Si vous jugez stupide ou inutile qu’on puisse s’intéresser à l’origine des croyances et des goûts ou bien encore à celle de la morale, si vous pensez qu’on perd son temps à s’interroger pour savoir si l’homme est Libre ou déterminé, s’il est responsable ou non, alors, soyez-en sûr, ce site n’est pas pour vous.
L’union déterministe UNIDET
veut susciter une reprise du débat sur la Liberté (
prise dans le sens de Libre arbitre). Elle cherche également à
regrouper tous ceux qui ont compris que l’homme est déterminé
dans ses goûts et dans ses croyances et par eux dans ses choix
et dans ses actes, et qui désirent participer d’une façon
ou d’une autre à la défense et à la
propagation des idées déterministes.
Cette association de
caractère
philosophique et rationaliste, veut démontrer que la croyance
en l’existence du Libre arbitre résulte d’une illusion
assez semblable à celle qui a fait croire pendant des
millénaires au géocentrisme, à l’immobilité
de la Terre au centre de l’Univers.
Nos conceptions de la
morale, de la
justice, de la vie sociale, étant fondées sur la
croyance en l’existence du Libre arbitre de l’homme, on voit
quelle importance peut avoir une telle démonstration.
Nous
proposons ici celle qu’Edgar
Bosi a exposée dans plusieurs livres édités par
l’association mais qu’il présente ici sous une forme
extrêmement ramassée, vraiment réduite à
l’essentiel.
Mais auparavant il convient de donner
une définition claire de ce qu’est la Liberté dont il
va être question.
La Liberté est la possibilité
de ne pas vouloir ce qu’on veut, de ne pas choisir ce qu’on
choisit et de ne pas faire ce qu’on fait.
Cette
Liberté ainsi définie,
si elle existait, serait la seule capable de justifier la
responsabilité et le mérite.
Autre précision
préliminaire :
Pour la distinguer de la liberté de faire nous mettrons un L
majuscule au mot liberté lorsqu’il signifiera Libre arbitre,
c’est à dire possibilité de ne pas vouloir ce qu’on
veut, de ne pas choisir ce qu’on choisit et de ne pas faire ce
qu’on fait. Nous appellerons "Libertistes" ceux qui
croient en l’existence de la Liberté et "Déterministes"
ceux qui ne le croient pas.
Quand rien ni personne ne nous
contraint à agir de telle façon ou de telle autre, ce
que nous faisons dépend de ce que nous voulons ou choisissons
de faire et ce que nous voulons ou choisissons, du moins si nous
sommes sains d’esprit, dépend de nos goûts et de nos
croyances, c’est à dire de ce que nous croyons être
bon ou mauvais, bien ou mal, vrai ou faux, utile ou inutile, possible
ou impossible, sans intérêt ou nécessaire, etc…
Arrivé à ce
point de
notre raisonnement il ne nous reste plus qu’à nous
demander pourquoi nous aimons ce que nous aimons et pourquoi
nous croyons ce que nous croyons ?
Je ne vois que
deux explications
possibles : Soit on dit que nos croyances et nos goûts
nous viennent des influences des milieux dans lesquels nous avons
vécu, influences auxquelles nous avons réagi suivant le
caractère particulier de notre personnalité génétique,
soit on dit que ces croyances et ces goûts ont été
choisis par nous.
Cette seconde explication qui paraît
peu crédible au premier abord, le paraît encore beaucoup
moins quand on y réfléchit. En effet, si nous
choisissions nos croyances et nos goûts, ces choix ne se
réfèreraient à rien. Ce ne serait donc pas des
choix mais des décisions prises sans raison, c’est à
dire tout le contraire de ceux que prennent les gens sensés.
Autre
objection encore plus forte :
Comment expliquer que des croyances et des goûts choisis par
nous puissent être celles et ceux qui font que nos choix sont
ce qu’ils sont ? On voit bien que c’est impossible :
on
ne peut être à la fois la cause et l’effet.
On en revient donc
à la première
explication, celle qui dit que nos croyances et nos goûts sont
le produit de l’interaction existant entre les influences de notre
milieu et le caractère particulier de notre personnalité
génétique.
Comme ces influences et notre personnalité génétique ne peuvent être autres que ce qu’elles sont, nos croyances, nos goûts, nos choix, nos décisions et nos actes ne peuvent, eux aussi, être autres que ce qu’ils sont.
Le point de vue déterministe, du moins tel que nous le concevons, tient tout entier dans ce raisonnement qui, n’étant entaché d’aucun élément subjectif est le seul qui traite de ce dont il est précisément question, c’est à dire de l’existence objective de la Liberté.
Pour démontrer que l’homme est Libre il suffit donc de démontrer que ce raisonnement est faux. Mais attention, j’ai bien dit "démontrer" et non simplement affirmer. Il faut dire pourquoi il est faux.
accueil - démonstration du déterminisme humain - pourquoi croit-on encore à l’existence du libre-arbitre ? - d’autres raisons - le géocentrisme - les sujets de méditation - nos publications - pour adhérer à UNIDETLes raisons qui expliquent
la pérennité
de cette croyance sont très nombreuses. La première et
principale raison est que les hommes dans leur immense majorité
considèrent que lorsqu’ils ont la possibilité de
faire ils ont nécessairement la possibilité de ne pas
faire. Cela leur paraît évident. Ils n’ont même
pas le sentiment que cette Liberté là pose problème.
Lorsqu’on
leur dit que cette Liberté
n’existe pas et que cela les conduit à se poser quelques
questions à ce sujet, ils ne remontent jamais jusqu’à
son terme la chaîne des causes de leurs actes puisqu’ils leur
semble que la seule cause de ces actes ce sont eux.
Certains
d’entre eux pourtant, qui
poussent un peu plus loin leurs réflexions sur le sujet,
cherchent les preuves de leur Liberté en eux-mêmes. Ils
se livrent à des études introspectives de leurs états
de conscience et ces études évidemment les confortent
dans l’idée qu’ils sont Libres. Mais cette liberté
qu’ils revendiquent n’est que subjective. Ce qu’il convient de
démontrer, nous le redisons encore, c’est l’existence objective
de la Liberté.
D’autres qui se veulent sans doute
plus objectifs, comprenant qu’on ne peut valablement démontrer
l’existence objective d’un fait à partir de considérations
purement subjectives, posent comme objet de leurs raisonnements
"l’homme", l’homme en général, c’est à
dire un être abstrait censé représenter tous les
hommes, ce qui, inévitablement, les conduit à les
considérer comme étant tous semblables et s’ils sont
tous semblables à postuler l’existence de la Liberté
pour expliquer pourquoi ils choisissent et agissent différemment.
Malheureusement pour les libertistes, l’observation la plus
ordinaire nous montre que les hommes sont tous différents,
certains même très différents, différents
physiquement, psychiquement, intellectuellement, différents
sur le plan du caractère , des croyances et des goûts.
Il apparaît par conséquent que les hommes choisissent et agissent différemment, non parce qu’ils sont libres de choisir ce qu’ils choisissent mais parce qu’ils sont différents.
Parmi tous les reproches que l’on peut faire aux libertistes, celui de ne jamais prendre en compte la diversité humaine est un des plus importants.
accueil - démonstration du déterminisme humain - pourquoi croit-on encore à l’existence du libre-arbitre ? - d’autres raisons - le géocentrisme - les sujets de méditation - nos publications - pour adhérer à UNIDETNous continuons également
de
nous croire Libres parce que nous vivons dans une société libertiste
dans laquelle l’immense majorité des hommes se croient Libres, dans
laquelle les lois, la morale, la
justice, sont fondées sur le principe de l’existence de
cette Liberté.
Subissant l’influence de cette
Société, il est normal, inévitable, que les
hommes qui vivent en son sein, se croient Libres et responsables.
Comment
pourrions nous ne pas être
libertistes alors que même les mots que nous employons pour
penser, pour raisonner, sont libertistes. Je pense en particulier aux
mots choix et volonté et leur forme verbale : choisir et
vouloir.
Le Catholicisme a, lui aussi, contribué à répandre et affermir la croyance à l’existence du Libre arbitre. Pendant des siècles et des siècles, alors qu’il était tout puissant et régnait sans partage sur les esprits, il a enfoncé dans les cranes de ses fidèles cette idée de Liberté sans laquelle la notion de péché, de récompense du vertueux et de châtiment du pécheur après la mort, n’auraient aucun sens.
La peur des conséquences
que
pourrait avoir l’avènement d’une Société
déterministe est également une des causes qui conduit
et a conduit bien des philosophes à défendre le point
de vue libertiste. Si, disent-ils, les hommes ne sont pas
responsables de leurs actes, comment pourrions-nous légitimement
juger et condamner les voleurs et les assassins ?
La
Liberté et la responsabilité
leur paraissant nécessaires pour permettre la possibilité
de la vie sociale, ils sont invinciblement conduits à penser
que la Liberté existe nécessairement.
Nous allons montrer que
cette peur
n’est pas fondée. Dans une Société
déterministe, la sécurité des personnes et des
biens (c’est de cela dont il est question le plus souvent), non
seulement ne sera pas moindre qu’aujourd’hui mais au contraire
sera sans doute bien meilleure. Les voleurs et les criminels seront
recherchés, arrêtés et emprisonnés comme
ils le sont actuellement, non pour les faire expier mais pour
protéger la Société. Ils ne seront plus
considérés comme des êtres responsables qu’il
faut punir suivant la gravité de leurs crimes mais comme des
malades sociaux qu’il faut s’efforcer de guérir. Lorsque
cela se révèlera impossible, ils resteront enfermés
aussi longtemps qu’il le faudra, alors qu’aujourd’hui, des
récidivistes endurcis ayant purgé leur peine, sont
libérés et peuvent ainsi, le plus souvent, reprendre le
cours de leurs méfaits. Dans une Société
déterministe les criminels seront traités sans dureté,
humainement, comme le sont les malades contagieux qu’on isole ou
les fous dangereux qu’on enferme dans des asiles psychiatriques.
Il
faudra sans doute beaucoup de temps
pour que disparaisse ce sentiment vindicatif que nous éprouvons
à l’égard des criminels et de tous ceux qui, sans
raison, cherchent à nous nuire, mais ce sentiment pourtant,
disparaîtra quand sera dissipée l’illusion du
Libre-arbitre, quand le déterminisme humain apparaîtra
aussi évident que le libertisme le paraît aujourd’hui.
En
bonne logique, on ne peut en effet
haïr celui dont on sait qu'il ne pouvait choisir et agir autrement
qu’il l’a fait. Le déterminisme apportera par conséquent
une très grande amélioration dans les rapports humains.
Cette conséquence, à elle seule, devrait suffire pour
que tous ceux qui savent que l’homme est déterminé
dans ses croyances et dans ses goûts, ne ménagent pas
leurs efforts pour le faire admettre à ceux qui ne le croient
pas.
D’autres libertistes
disent :
l’homme est Libre parce que doué de conscience et de Raison.
Il semble que ceux qui voient dans la conscience un agent de la
Liberté, accordent à cette conscience beaucoup plus de
pouvoir qu’elle n’en a. De quoi sommes nous conscients en
effet ?
Nous sommes conscients de l’existence de l’Univers, de notre
propre existence, d’être ce que nous sommes, de croire ce que
nous croyons, d’aimer ce que nous aimons, mais notre conscience
n’est intervenue en aucune façon dans la genèse de
ces croyances et de ces goûts.
Il en est de même pour la
Raison.
Nos croyances et nos goûts ne doivent rien à la Raison.
Elle ne les a pas choisis. Elle essaie seulement de les justifier.
Nous avons dit que la
croyance en
l’existence du Libre-Arbitre avait des causes assez semblables à
celles qui ont fait croire aux hommes pendant des millénaires
que la Terre était immobile au centre de l’Univers.
En effet,
les Libertistes se croient
Libres parce qu’ils ont conscience de se déterminer sans se
rendre compte que ce qui fait qu’ils se sont déterminés
à choisir ceci plutôt que cela dépendait de
croyances et de goûts non choisis par eux et qui, par
conséquent, n’avaient aucune possibilité d’être
différents.
Il convient de faire remarquer ici,
également, que même si on admettait par hypothèse
et contre toute vraisemblance que nous choisissons nos croyances et
nos goûts, on n’en aurait pas pour autant démontré
que ces choix n’ont pas été déterminés.
Car pour choisir il faut être et ce que nous sommes au départ
n’est pas choisi. Nous avons une hérédité
différente de celles de tous les autres hommes. Ce choix
supposé de nos croyances et de nos goûts serait donc,
fatalement, lui aussi, déterminé par notre personnalité
génétique.
C’est, je le répète
encore, une des grandes erreurs des Libertistes que de ne jamais dans
leurs raisonnements, tenir compte de la diversité humaine.
Les
géocentristes croyaient que
la Terre étaient immobile au centre de l’Univers parce
qu’ils voyaient le mouvement du soleil et des astres et ne
percevaient pas le mouvement de la Terre. Cette immobilité de
la Terre était pour eux aussi évidente que peut l’être
encore aujourd’hui l’existence de la Liberté pour une
grande partie de l’humanité.
Nous avons vu que le catholicisme
était
une religion libertiste. Il fallait en effet qu’elle le soit pour
justifier le châtiment du pécheur après la mort.
Or, autre
similitude, le géocentrisme,
lui aussi, doit beaucoup à cette religion. Il paraissait
inconcevable que Dieu ait pu créer l’homme, ce joyau de la
création, sur une quelconque planète perdue parmi des
millions d’autres. Elle ne pouvait être qu’au centre de
l’Univers. Et puis la Bible, elle aussi, confirmait la réalité
du géocentrisme. N’était-il pas écrit que
Josué arrêta le soleil pour donner à Israël
assez de temps pour anéantir les Amorites ? S’il est
écrit que Josué a arrêté le soleil et non
la Terre, c’est bien évidemment, disaient-ils, parce que
c’est le soleil qui se déplace et non la Terre.
Ce genre
d’argument nous fait sourire
aujourd’hui mais en 1633, époque où l’Eglise était
toute puissante, on avait intérêt à le prendre au
sérieux. C’est ce que fit Galilée qui fut, certes,
humilié mais sans doute très heureux de s’en tirer à
si bon compte. La Sainte Inquisition traitait habituellement l'hérésie
par des moyens plus radicaux.
La
science est venue à bout du géocentrisme, il en sera de même du
libertisme mais le combat va être plus long et plus dur car là, le
déterminisme se heurtera directement à l'idée que nous faisons de
nous-même, à notre tendance à l'anthropocentrisme et à notre orgueil
qui nous fait croire que nous sommes une exception dans l'Univers.
Ceux qui croient que l’homme est déterminé dans ses croyances et dans ses goûts et par conséquent dans ses choix et dans ses actes, et qui désireraient participer à la défense et la propagation de cette idée, peuvent, s’ils jugent que le tract qu’on trouvera ci-après est susceptible d’aider à cette propagation, l’imprimer ou le photocopier en plusieurs exemplaires et envoyer ceux-ci à des personnes qui leur semblent capables de réfléchir et d’être intéressés par des sujets de ce genre. On trouvera huit autres tracts dans le site : http://edgar.bosi.free.fr
.
Des centaines de ces
tracts vont être
diffusés mais il est évident que l’Union déterministe
UNIDET ne peut à elle seule toucher tous ceux qui pourraient
l’être dans la France entière et même au delà.
Toute aide extérieure sera donc la bienvenue.
L’adhésion
à notre association est gratuite, aucune cotisation n’est demandée mais
nous acceptons les dons de ceux qui en ont les moyens et qui
désireraient de cette façon participer à nos efforts pour, par voie de
tracts, d’affiches ou par tout autre moyen, amener le maximum de gens à
s’interroger sur ce sujet et ainsi, peut-être, pour certains d’entre
eux à comprendre qu’ils n’ont pas de Libre arbitre mais sont déterminés
comme tout ce qui existe et arrive dans l’Univers
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